Ah, les bars, les bistrots, les saloons ! Le registre pop-rock adore les transformer en arènes de la comédie humaine. Chez Billy Joel, ils deviennent mythiques, comme ce Zanzibar new-yorkais où boxeurs, flambeurs et musiciens rejouent chaque soir la même pièce. Suzanne Vega, elle, tire un tube épuré d’un simple café où rien ne se passe — sinon la vie, subtile et suspendue (Tom’s Diner).
Tous ces morceaux sentent le vécu : les artistes y peignent des scènes de vie populaire, parfois tendres (Olivia Ruiz – J’traîne des pieds), sagement ironiques (Georges Brassens – Le Bistrot) ou cliniquement sociales (Pigalle – Dans la salle du bar-tabac de la rue des Martyrs).
Parfois, la mélancolie prend le dessus : seul en terrasse pour un amour qui s'étiole (Yann Tiersen, La terrasse), ou seul au comptoir pour lever son verre à l’ami qu’on n’y verra plus (The Stranglers – And If You Should See Dave…).
Mais bien sûr, ce sont plus souvent des lieux de rencontre et de fête. Ceux qu’on traverse avec une pointe d’ironie joyeuse, comme chez Katzenjammer (A Bar in Amsterdam) ou Stand High Patrol (The Bar). Jusqu’à ce qu’un saloon imaginaire, réinventé en terrain de jeu poétique et hip-hop par Hippocampe Fou & Lucas Dorier, vienne conclure la tournée (Le saloon).