Ah, l’école… Sanctuaire du savoir ou normative prison de l’enfance ? Les auteurs, souvent jeunes, du registre pop-rock y ont puisé leur inspiration dès les débuts du genre, avec le classique de Chuck Berry (School Days, ici repris par AC/DC). Et très souvent pour en dénoncer une institution oppressante, dont l’émancipation passe par une joie libératrice (School's Out – Alice Cooper). D’autres, plus profonds, dénoncent une institution perpétuant des normes sociales illégitimes : c’est tout le sens de l’hymne planétaire de Pink Floyd (Another Brick in the Wall), ou de la poignante School de Supertramp.
Certains ont même des comptes personnels à régler : parfois dramatiques, comme les brimades sadiques évoquées par The Smiths (The Headmaster Ritual), ou ambivalents, comme dans cette étrange satire des Stranglers virant au fantasme érotique (School Mam). Car l’école est aussi un lieu d’éveil adolescent, inspirant de nombreuses odes à des enseignant·e·s fantasmé·e·s – avec en exemple l’amusant Hot for Teacher de Van Halen.
Mais d’autres préfèrent redonner à l’enseignement sa noblesse : Ace of Base en fait le socle d’une Happy Nation démocratique, tandis que IAM, en glorifiant l’école de la rime et de la rue (L’École du micro d’argent), rappelle notre besoin vital d’apprendre. Enfin, Sia, en enchaînant les brillantes métaphores mathématiques de Academia, suggère que le savoir peut parfois venir au secours des émotions.
