Ah, les arbres ! Immobiles compagnons de route qui fascinent les artistes par leur résistance aux affronts du temps (La Guardia), leur reposante lenteur (The Stranglers), et la tranquille mémoire qu'on leur imagine (Mickey 3D). Mais les symboles varient avec les essences : si le chêne incarne parfaitement cette permanence protectrice (Dionysos), le saule pleureur évoque davantage la mélancolie d'une solitude décalée des codes sociaux (S. Schuller), le citronnier l'amère frustration des occasions manquées (Fools Garden), et le palmier l'évasion romantique des plages exotiques (Baxter Bury). Le palmier est d'ailleurs un des rares à garder sa symbolique malgré le nombre. Car en se multipliant l'arbre devient forêt, et la résilience s'efface alors derrière l'inquiétant mystère de la pénombre (The Cure), ou au contraire la douceur désinvolte d'un paradis terrestre (Polo & Pan). Enfin, à contre courant, Rush y place une étonnante allégorie sociale fustigeant tant les inégalités que l'égalitarisme.