Ah, les dictatures ! A l'heure où elles nous attaquent et où nous nous demandons jusqu'à quel point nous défendre, qu'en dit la chanson pop-rock ? Beaucoup d'alertes salutaires..
A commencer par dénoncer la surveillance généralisée, avec Alan Parsons Project, ou Bowie, inspirés par la dystopie 1984. Car la dictature s'impose insidieusement par de petits renoncements, comme le rappellent The Manic Street Preachers. Et une fois la dictature installée, il est bien tard : Ibrahim Qachouch*, même s'il a su galvaniser la tentative révolutionnaire syrienne, l'a aussi vu être écrasé dans le sang, et le condamner à mort...
Alors, face à ce danger ultime, l'artiste en est réduit à différentes tactiques contournement, comme l'humour; avec ici Fatal Picards, ou l'évocation indirecte comme avec Fela Kuti, et ses nigérians réduits à l'état de zombies. L'essentiel des contestations vient bien sûr d'artistes issus de pays d'expression libre, comme The Stranglers s'interrogeant dès 1979 sur la promesse des mollah de libérer l'Iran, ou Merlot, pouvant railler depuis la France les dictateurs en tous genres. Toutes ces tactiques peuvent se combiner, comme dans l'entraînante diatribe de Klemen Slakonja.
Enfin, technique ultime annonçant peut-être le futur de la contestation, s'en remettre aux machines ? En tout cas, l'invective de l'iconique robot Hatsune Miku ressemble bien au rêve de nombreux humains d'aujourd'hui...
* sa chanson n'ayant jamais été enregistrée, elle est remplacée dans les playlists Deezer et Spotify par "Shwei w Biyehda el Omer" de la chanteuse syrienne en exil Lena Chamamyan, qui dénonce la dictature syrienne aussi, mais par un chemin plus détourné et poétique.
